REGIMES

1. Grands végétariens actuels.

Les éléphants:

Comportement  alimentaire habituel: on les appelle les omnivores des végétariens, car ils consomment toutes les parties des plantes et des arbres (tiges, branches, écorces, bulbes racinaires, fruits, etc...). Ils peuvent consommer involontairement de petits animaux présents sur les plantes qui peuvent parfois se comporter en parasites de l'animal.Le même phénomène, banal en fin de compte, a été constaté chez le mammouth à fourrure. D'après la forme de l'extrêmité de sa trompe, on pense que le mammouth des steppes mangeait surtout des herbes basses, ainsi que des genêts et autres plantes des landes. Il les saisissait comme au creux d'une main. 

Comportement alimentaire exceptionnel :on connait un cas d'éléphant ayant mangé un être humain après l'avoir tué, mais c'était dans des circonstances tout à fait particulières, au zoo de Berlin, en 1945, sous les bombes. L'animal est peut-être devenu fou.

Les rhinocéros:

Comportement alimentaire habituel: ce sont des herbivores par définition. Ils ne consomment généralement pas certaines parties d'un arbre par exemple. Comme les éléphants, ils peuvent avaler de petits animaux. Il est très probable que le rhinocéros à fourrure se comportait de la même manière.

Comportement exceptionnel possible: les rennes, dans un environnement comparable à celui de ce rhinocéros, peuvent manger occasionnellement des petits rongeurs (lemmings);  des cerfs et même des moutons, sur des sols pauvres en minéraux, mangent des couvées d'oisillons pour leurs os. Les chevaux mangent parfois des rats morts. Les chevrotains, petits cerfs d'Asie dont les canines supérieures dépassent de la gueule, mangent fréquemment des petits rongeurs ou des couvées d'oiseaux.En était-il de même, occasionnellement, pour le rhinocéros à fourrure? Après tout, un animal comme la girafe mange bien des petits os de cadavre!

Les hippopotames:

Comportement alimentaire habituel: ils consomment essentiellement des plantes palustres et terrestres. Ils consomment volontiers les fruits du baobab, entre autres.

Comportement alimentaire exceptionnel: il arrive à ces animaux de consommer les bébés hippopotames morts (comme le font les lapins avec leurs jeunes morts-nés et les truies avec leurs porcelets surnuméraires), mais aussi des os d'autres animaux. On a filmé également un hippopotame consommant un congénère, avec une lionne à un mètre de lui qui attendait sontour pour avoir sa part de repas. Un observateur a vu des hippopotames autour d'un cadavre d'éléphant en Afrique du Sud, et il pense que ces animaux en ont mangé une partie. Ceux-ci attaquent occasionnellement des antilopes, buffles et rhinocéros quand ces derniers viennent boire, voire des chèvres attachées à un piquet.Ils peuvent aussi renverser des barques de pêcheurs. On ne sait pas ce qu'ils font du corps de leur victime en cas de succès,comme celui ou un hippopotame attrapa un jeune rhinocéros noir presque adulte, et le déchiqueta dans l'eau à coups de mâchoires. Un hippopotame baptisé Hercule a dévoré au moins un tapir et des oiseaux dans un parc zoologique. L'animal se comportait dans le bassin un peu comme un crocodile à l'égard de ses commensaux. Il se mettait à l'affut juste sous la surface de l'eau, puis tentait brutalement de saisir dans ses mâchoires les tapirs, oiseaux ou capybaras qui passaient imprudemment près de lui. Par ailleurs, en 1995, au Zimbabwe, lors d'une sécheresse très importante, les hippopotames se sont joints aux crocodiles (au moins deux fois) pour la consommation d'impalas. Ils ont aussi volé leur proie à des lycaons (chiens sauvages) pour la dévorer par la suite. Ces animaux étaient soumis à un stress alimentaire: ils mangeaient aussi des branches et des excrêments d'éléphants, c'est-à-dire  beaucoup de choses n'ayant aucun rapport avec leur régime alimentaire dans des conditions normales d'existence. Ils ont probablement eu tendance à réagir un peu comme les morses en pareil cas. Ces derniers, consommateurs de coquillages en temps normal, se mettent alors à tuer et manger des phoques, des bélougas, et même parfois des narvals et de jeunes baleines franches. Dans certains cas, des hippopotames peuvent partager un repas carné, avec, selon les circonstances, des lions, des hyènes ou des crocodiles. A la fin de l'année 2002, des hippopotames ont tué puis dévoré 8 vaches en Ethiopie...

On peut supposer que les hippopotames fossiles, grands et petits, avaient des habitudes alimentaires ressemblant de très près à celle des deux espèces encore vivantes maintenant.

La méthode comparative est inefficace concernant les paresseux géants, les espèces de paresseux actuelles étant trop éloignées de ces animaux. On fait appel à la dentition, les griffes et d'autres caractéristiques de l'animal pour émettre des suppositions quant à son régime alimentaire réel (de toute façon essentiellement végétarien).

2. Les grands omnivores actuels.

Les ours: suivant les groupes auxquels ils appartiennent, ils sont omnivores/carnivores (quand ils chassent des grands animaux comme les caribous), ou omnivores/frugivores. Beaucoup se contentent d'insectes et de petits rongeurs comme proies (comme le sanglier, qui consomme parfois des hérissons). C'était probablement le cas du grand ours des cavernes. L'ours polaire est un cas particulier: il est exclusivement carnivore. Le grand ours d'Amérique du Nord, aujourd'hui disparu, qui dépassait largement les dimensions des plus grands ours actuels, chassait les grands animaux: il s'attaquait peut-être aux bisons géants, aux mammouths et aux mastodontes.

Les cochons sont plutôt plus carnivores que les sangliers. Des animaux plus petits, comme les pécaris d'Amérique du Sud, peuvent même chasser en groupe. On ne sait pas grand chose des habitudes alimentaires des cochons fossiles.

Des omnivores saisonniers: des animaux carnivores comme le renard deviennent omnivores l'été: ils mangent beaucoup de fruits. Les loups, pendant cette saison, chassent surtout des petits animaux (contrairement à l'hiver), et consomment aussi des herbes (graminées) et des fruits qui leur apportent un complément en vitamines non négligeable.

3. Les grands carnivores actuels.

Les grands chats (tigres, lions, jaguars, léopards...) consomment essentiellement le produit de leur chasse. Leur alimentation est presque exclusivement d'origine animale. S'ils mangent parfois des herbes, comme le font les chats domestiques, c'est dans des buts digestifs. Le jaguar consomme parfois des fruits quasiment pourris. Les félins sont parmi "les plus carnivores des carnivores". Il est quasiment certain que les grands chats fossiles étaient eux aussi essentiellement carnivores. Les seuls animaux capables de les concurrencer sur ce terrain sont les hyènes et les chiens sauvages (dholes, lycaons) actuels ou disparus, qui sont aussi des chasseurs plus efficaces, parce qu'agissant en groupes mieux organisés.