LE PARESSEUX GEANT
Il y a eu plusieurs groupes de paresseux géants. Tous ont vécu en Amérique du sud, et certains d'entre eux aussi en Amérique du nord. Les formes naines de certains paresseux géants (qui vivaient dans les îles) avaient la taille des paresseux actuels (masse d'environ 5 kg, pour des formes continentales d'environ 300 kgs).
Voici des Megatherium qui sont l'une des formes les plus gigantesques de paresseux. Dressés sur leurs pattes arrières, ils atteignaient 7 m de haut, avec une masse supérieure à celle des grands éléphants actuels. Un document de la BBC sur les grands mammifères préhistoriques présente une scène stupéfiante: l'un de ces animaux vient contester leur chasse à un groupe de grands Smilodon (chats géants à dents de sabre) et va jusqu'à éventrer l'un des mâles dominants de la harde de ceux qui devaient pourtant être des prédateurs réguliers ou occasionnels des Megatherium. Ce comportement, curieux de prime abord pour un animal essentiellement végétarien autant que l'on sache, évoque celui d'hippopotames qui, eux aussi, peuvent parfois contester avec succès leurs repas aux crocodiles ou aux lions.
Probablement pour se tenir debout plus facilement, et parfois dans le but de casser certaines branches voire de déraciner des arbres, le Megatherium était muni d'énormes griffes au bout de ses pattes antérieures.
Il existait d'autres paresseux géants, un peu plus petits que le Megatherium; l'un d'entre eux, le Mylodon, avait la taille d'un éléphant.
Voici un Mylodon reconstitué.
Cet animal, qui fut peut-être le dernier de ce groupe à disparaître, a vraisemblablement été domestiqué par les indiens guaranis, au sud du Brésil et en Patagonie. Il pouvait être utilisé pour sa viande,et peut-être aussi comme animal de bât, c'est-à-dire qui transportait des charges, des fardeaux. Les anciens amérindiens l'emprisonnaient dans une caverne où ils le nourrissaient pendant quelques jours ou quelques semaines, puis ils le tuaient à coups de pierres et de lances.
Il est possible qu'une espèce de paresseux géant ait survécu jusqu'à nos jours, aux moins pour quelques individus, dénommés MAPINGUARI par les tribus amérindiennes d'Amazonie...
Une autre question peut se poser concernant les paresseux géants: hébergeaient-ils dans leur fourrure, des petites plantes consommées par des animaux minuscules, comme c'est le cas chez les paresseux actuels, ce qui donne à leur toison brune un reflet verdâtre?
Ce type d'association peut s'effectuer à plusieurs niveaux sur un seul individu, puisque certains papillons vivant dans la fourrure des paresseux ensemencée par des essences végétales peuvent, eux aussi, avoir les ailes recouvertes à la fois par des plantes minuscules, de minuscules animaux végétariens et leurs prédateurs...
A la même époque et dans les mêmes régions que les paresseux géants, vivaient des tatous géants, au front et au corps cuirassé et à la queue vigoureuse munie de pointes, comme un casse-tête: le Chamytherium était de la grandeur d'un rhinocéros noir, le Glyptodon atteignait 4m de long.
Glyptodon
Certains tatous géants ont peut-être été domestiqués par certaines tribus sud-américaines. On sait en tout cas que leur carapace servait d'abri aux chasseurs, à l'occasion.
Paresseux et tatous géants étaient les proies d'un félin à dents de sabre gigantesque et très massif (aussi lourd qu'un gros ours): Smilodon populator. Leur destruction outrancière suivi de la domestication des populations résiduelles a peut-être provoqué une compétition directe entre cet animal et les chasseurs-agriculteurs, qui l'exterminèrent. Mais paresseux et tatous disparurent aussi, sans doute victimes d'une très mauvaise gestion de leurs populations.